04/03/2007

La plupart des grandes sociétés suisses ont publié leur rapport annuel 2006 au cours des dernières semaines. Généralement, la politique de rémunération des dirigeants est présentée de manière nettement plus claire que l’année précédente.

Dans plusieurs sociétés cela a conduit à divulguer des salaires très élevés et des plans de rémunérations qui ne respectent pas les règles internationales de bonne pratique. Etant donné qu’en Suisse les actionnaires n’ont pas la possibilité de voter sur la politique de rémunération, il leur est très difficile d’exprimer leur désaccord. Actuellement, les actionnaires ont comme seule possibilité de ne pas réélire les membres du Conseil d’administration qui sont responsables de la fixation des rémunérations.

Ethos a ainsi décidé, lors de l’assemblée générale de l’UBS (18.4.2007), de s’opposer à la réélection de M. Peter Spuhler, membre du Comité de rémunération. Cette décision ne met nullement en cause les capacités d’entrepreneur de M. Spuhler. Par contre, en tant que membre du Comité de rémunération, il participe à la mise en place de la politique de rémunération de l’UBS. Or cette politique contrevient largement à la bonne pratique. Lors de l’assemblée générale de l’année dernière, 25% des voix se sont opposées à la création d’un capital conditionnel pour les plans d’options. Malgré cette importante opposition, la Banque continue à octroyer annuellement plus de 3% du capital sous forme d’actions et d’options, alors que la bonne pratique fixe le maximum acceptable à 1% par an. Parallèlement, les critères de performance pour l’exercice des options sont insuffisants et les bonus ne sont pas plafonnés. Finalement, l’UBS refuse de donner aux actionnaires la possibilité de voter sur la politique de rémunération, ceci malgré que l’année dernière le Président du Comité de rémunération, à titre personnel, se soit prononcé positivement vis-à-vis d’un vote consultatif.

Dans le cadre de l’assemblée générale du CS Group (4.5.2007), Ethos recommande de s’opposer à la réélection de M. Aziz Syriani, Président du Comité de rémunération. Certes l’année dernière, le Credit Suisse a introduit un nouveau plan de participation pour la Direction générale et les cadres (ISU), très différent des anciens plans PIP1 et PIP2. Toutefois, ces derniers continuent encore pendant 5 ans à porter leurs effets, alors que simultanément le nouveau plan ISU est aussi très généreux. L’ensemble des plans de participation de la Banque conduisent à distribuer en moyenne environ 3% du capital par année, essentiellement aux cadres.

En tant qu’actionnaire institutionnel orienté à long terme, Ethos ne peut pas accepter que le Conseil d’administration de certaines sociétés fixe unilatéralement des rémunérations qui ne respectent pas les normes internationales de bonne pratique. C’est pourquoi, Ethos appelle le Parlement à modifier la Loi sur les sociétés pour donner la possibilité aux actionnaires de voter sur la politique de rémunération des dirigeants des sociétés cotées en bourse.

News
Rémunérations